Quand je crée un bijou, quand je le monte, l’assemble, le soude je suis complètement absorbée par chaque geste, mes yeux sont en total focus sur le métal, les pierres. Mon corps et mes mains sont entièrement absorbés dans les différentes tâches d’exécution. J’aime entendre le bruit et le cliquetis de mes pinces. Voir la flamme de mon chalumeau, sentir la chaleur, voir le métal rougir, entrer en fusion, entendre le souffle de la flamme. J’aime tenir délicatement les pierres, les toucher, sentir leur douceur, admirer leurs couleurs. Entendre les perles en pierre rouler dans la coupelle lorsque je les y verse attendant de les enfiler ou de les monter sur une tige. J’aime voir mes doigts maitriser chaque geste, comme s’ils savaient déjà et par eux même ce qu’il fallait faire. Et en même temps que j’habite totalement mon corps et savoure ces 3 sens la vue, l’ouïe, le toucher …, mon esprit et mon cœur, parfois entrent dans un état comme second, que j’aime nommer les voyages intérieurs.
J’ai des souvenirs qui remontent, des sensations, comme si je pouvais entrevoir et comprendre certaines leçons de la vie !, . Je ressens souvent,… et même très souvent dans ces moments-là de fabrication, une énorme gratitude pour tout ce que j’ai traversé et expérimenté, que ça ait été magnifique ou plus difficile.
J’aime ce grand écart entre :
– la précision de mes gestes qui me demandent une grande présence et une grande concentration, du calme et du savoir faire
– et cet espace que je sens en moi, que mon esprit et mon cœur parcourent, comme si je m’envolais dans un autre monde.
Reliée à la terre, aux matériaux, à mes sens et en même temps, me sentir connectée à quelque chose que j’apparente à l’énergie, à l’invisible de la vie …
Je me sens alchimiste, créatrice, humaine, à ma place !
Pour chaque collection, cela se passe.
Il y a toujours de la gratitude, il y a toujours un message.
Pauline Kassiopéia.