Aujourd’hui, j’aimerais vous parler de l’inspiration et de ce qui a donné naissance à la collection Tellure, une collection qui me tient particulièrement à cœur.
Tout a commencé en janvier dernier, lors d’un grand salon parisien où se rencontrent créateurs et fournisseurs.
C’est un lieu unique où je vais à la rencontre de ceux qui façonnent les matières premières qui donneront vie à mes bijoux de luxe : estampes de laiton brut, artisans doreurs, fournisseurs de pierres naturelles…
C’est là que j’ai découvert pour la première fois la perle de lave.
Une matière brute, poreuse, mate — à l’opposé des pierres polies et éclatantes avec lesquelles j’ai l’habitude de travailler.
La texture de ces perles m’a tout de suite fascinée.
Il y avait dans cette matière quelque chose de profond, d’organique, de terriblement vivant.
Moi qui aime tant travailler le doré, l’éclat, la brillance, j’ai vu là l’opportunité de créer un dialogue inédit entre deux matières que tout oppose :
la lumière du métal doré et la matité brute de la lave.
Très vite, cette opposition m’a inspirée autre chose : une résonance avec nos parts d’ombre et de lumière.
Cette collection est née de cette idée que nous portons toutes en nous des aspérités, des zones plus fragiles, plus vulnérables… et que c’est justement ce qui fait notre beauté.
Comme la pierre de lave, nos failles racontent quelque chose.
Elles sont là pour être acceptées, regardées, chéries — parce qu’elles nous mènent aussi vers la lumière.
Le fournisseur m’a prévenue : la lave est une matière fragile. Elle ne supporte ni l’eau, ni les chocs.
Elle demande qu’on la traite avec précaution, avec lenteur.
Et j’ai trouvé ça magnifique. Parce que, finalement, cette pierre vient nous rappeler l’importance de prendre soin — de soi, des autres, des choses qui nous entourent.
Créer avec cette matière, c’était une façon d’écrire un manifeste silencieux :
La beauté demande du soin. La beauté mérite notre attention.
C’est une collection qui n’a pas surgi d’un seul élan, mais qui s’est dessinée lentement, au fil des essais, des ajustements, des doutes aussi.
J’ai passé du temps à chercher le bon équilibre, à tester les combinaisons, à me laisser guider par les matières elles-mêmes.
Chaque perle de lave, chaque éclat doré, chaque pierre fine m’a obligée à ralentir, à observer, à ressentir avant d’assembler.
C’est ce que j’aime dans la fabrication artisanale : ce temps suspendu, cette alchimie fragile entre ce que l’on imagine et ce que la matière nous permet de créer.
Rien n’a été laissé au hasard.
La collection Tellure a pris le temps de naître, et c’est peut-être ce qui lui donne cette profondeur.
Le nom Tellure s’est imposé à moi comme une évidence, mais aussi comme un murmure ancien, venu de plus loin que je ne saurais dire.
Il porte en lui la Terre, celle des origines, celle qui nourrit, qui façonne, qui enseigne la patience et la force tranquille.
Tellure vient du latin « tellus, telluris » — un mot presque oublié, qui évoque la matière profonde et vivante, ce qui nous ancre autant qu’il nous élève.
Il résonne comme une promesse de retour à l’essentiel, un hommage à ce que la Terre nous offre de plus précieux :
sa richesse brute, sa beauté discrète, son mystère.
C’est une collection que j’ai adoré créer, parce qu’elle m’a permis d’exprimer autre chose.
J’avais envie que vous ressentiez tout cela en la portant.
Que ces bijoux de haute fantaisie, fabriqués à la main dans mon atelier, deviennent pour vous une invitation à la douceur, au soin, à l’acceptation de ce que vous êtes dans toute votre complexité.
Une idée cadeau précieuse, pensée pour les femmes qui aiment les belles matières, la simplicité noble des choses bien faites.
Une collection qui m’a rappelé que prendre son temps, observer, et regarder le monde avec un œil neuf est une richesse.
Parce qu’au fond, tout a de la beauté, à qui sait regarder.



